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Journée mondiale de l’okapi 2025 : le ZOO d’Anvers explore une nouvelle zone protégée pour les okapis au Congo

Ce 18 octobre, c’est la Journée mondiale de l’okapi, l’occasion pour le ZOO d’Anvers de mettre en lumière la relation particulière qu'il entretient avec ce mystérieux habitant des forêts. En collaboration avec sa fondation pour la conservation, l’Antwerp Zoo Foundation (AZF), le parc zoologique a lancé une étude de faisabilité très prometteuse dans le territoire congolais de Rubi-Tele. Objectif ? Mettre en place un nouveau projet de conservation de la nature pour protéger l’okapi menacé d’extinction. Pour garantir la pérennité de l’espèce, des actions doivent être menées sur plusieurs fronts. Outre son rôle de coordinateur du programme de reproduction européen et de détenteur du livre généalogique international, le ZOO d’Anvers étudie avec l’AZF une nouvelle zone protégée. Aujourd'hui, moins de 10 000 animaux vivent encore à l’état sauvage, sur une vaste aire de distribution, mais morcelée, dans le nord-est du Congo.

« Il est difficile, sur un aussi grand territoire de 300.000 km², de déterminer avec précision les endroits où vivent les okapis restants. Grâce aux images caméra, analyses ADN et recherches sur le terrain, nous savons aujourd’hui avec certitude qu'il subsiste des okapis dans et autour du domaine de Rubi-Tele » explique Jef Dupain, directeur de l’Antwerp Zoo Foundation au Congo. « La région est politiquement plus stable que la forêt d’Ituri : la zone de travail de l’Okapi Conservation Project (OCP) au Congo oriental. L’OCP est le seul projet de protection existant pour les okapis que nous soutenons depuis les années 90. Pourtant, jusqu’à présent, on a très peu investi dans la protection de la nature dans cette région. Avec cette étude, nous voulons vérifier si Rubi-Tele peut servir de base pour une deuxième zone de protection vitale pour l’okapi. »

L’étude de faisabilité, en cours jusqu’en mars 2026, est menée par une équipe multidisciplinaire composée de biologistes, d’anthropologues, de sociologues et de juristes, qui analysent notamment la biodiversité locale, l’utilisation des terres et les possibilités d’implication de la population locale. « Ce soutien est crucial, » affirme Dupain. « Nous ne voulons pas seulement protéger la nature, nous voulons également en faire profiter les communautés locales. »

Besoin de nouvelles perspectives de conservation

La forêt d’Ituri est un important habitat pour l’okapi au Congo oriental. Mais là-bas, les équipes travaillent dans des conditions pénibles, menacées par des milices armées, le braconnage, les extractions minières et l'agriculture non durable.

Puisque l’okapi est aussi présent ailleurs, l’AZF a examiné, ces dernières années, le Rubi-Tele situé plus à l’ouest. Via des pièges photographiques et une analyse ADN d’excréments, les scientifiques du ZOO d’Anvers ont confirmé la présence d’okapis. « Nous avons déjà cartographié plusieurs hotspots dans une région fortement boisée d’un peu plus de 500 km² », affirme Dupain.

Les parcs animaliers, une réserve génétique et financière

Le ZOO d’Anvers joue également un rôle clé dans le programme international de conservation des espèces pour les okapis en tant que coordinateur du programme EAZA ex-situ (EEP) et détenteur du livre généalogique international. Dans 28 zoos européens, une population de réserve génétiquement saine est constituée afin de prévenir un éventuel déclin de l’espèce à l’état sauvage.

« Nous connaissons la provenance de chaque animal, leurs parents, nous savons si leur reproduction est génétiquement adéquate », explique Sander Hofman, responsable du bien-être animal et coordinateur de l’EEP. « Ce n’est pas un remplacement de la protection de la nature, mais une assurance indispensable au cas où les choses tourneraient mal dans la nature. »

Par ailleurs, les parcs animaliers et zoologiques apportent également un soutien financier essentiel. Un tiers du budget de l’Okapi Conservation Project est pris en charge par l’EEP. « Sans ce soutien, il n’existerait probablement plus aucun okapi dans la forêt d’Ituri», affirme Hofman.

Une espèce, une mission, plusieurs fronts

En tant que premier parc zoologique hors du Congo à avoir détenu un okapi (en 1919), le ZOO d’Anvers se sent aujourd’hui plus que jamais responsable de l’avenir de cette espèce. En conjuguant la science, le travail sur le terrain et la collaboration internationale, le parc zoologique continue à remplir son rôle de premier plan pour l’okapi. À la fois en Europe et au Congo.